Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/279

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réalités, tout cela se retrouve, et porté au suprême degré, dans la politique extérieure des journaux féministes.

Ce qu’ils rêvent, c’est la suppression de la guerre avec son cortège de ruines et de deuils ; c’est de voir les nations chrétiennes jeter au loin leurs armes pour se tendre fraternellement les bras. Et c’est la France, éternel instrument du progrès, la France qui, toujours, s’est chargée de répandre les idées généreuses, qui imposera au monde la paix universelle. Et, pour cela, il lui suffira de développer plus encore sa prospérité matérielle et intellectuelle. Elle parviendra ainsi à attirer chez elle les rois étrangers, à les éblouir par l’éclat dont y brilleront les sciences et les arts et à les « guider » ainsi « dans la voie du progrès ». On pourrait peut-être voir dans l’unité universelle du monde chrétien la première idée de ces États-Unis d’Europe, rêve des utopistes modernes. Mais le moyen ne paraît pas très efficace ; bien des rois sont venus en France depuis 1848 et il n’est pas encore question de paix universelle.

D’ailleurs, dans un état du monde imparfait