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tions de Paris : « Quand une nation, dit-elle, porte par d’unanimes suffrages des noms comme ceux de Lamartine, Carnot, Ledru-Rollin, Garnier-Pagès, il ne faut plus douter de l’avenir. » Ces hommes politiques étaient pourtant loin d’être tous favorables aux idées féministes[1]. N’importe, la Voix des Femmes est pour l’instant un journal gouvernemental, parce qu’elle espère toujours convertir le gouvernement à ses idées.

Mais, quand les féministes ont vu l’année 1848 ne leur apporter que des désillusions, après la fermeture des ateliers nationaux, après l’exclusion des femmes de tous les clubs, après l’élection du prince Louis-Napoléon, les mêmes hommes d’ailleurs n’étant plus au pouvoir, le ton n’est plus du tout le même, et dans l’Opinion des Femmes comme dans tous les journaux de gauche, ce sont des invectives contre les réactionnaires et des paroles amères à l’adresse du prince-

  1. L’un d’eux, Garnier-Pagès, est représenté dans un article de ce même numéro du 27 avril comme un routinier, systématiquement hostile à toute idée d’émancipation féministe.