Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/284

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arriver bientôt à l’universelle association. » Cette association du capital, du travail et du talent est comme le mot d’ordre des journaux féministes en 1848. Ainsi, dans le numéro 1 de l’Opinion des Femmes en particulier, Jeanne Deroin présente deux projets d’association analogues à nos coopératives :

« Si les producteurs (dit Jeanne Deroin) devenaient eux-mêmes consommateurs, la consommation augmenterait dans une immense proportion, et le grand problème de l’organisation du travail serait bien près d’être résolu. Il suffirait peut-être, pour arriver à ce résultat, de créer le crédit pour les travailleurs… Les associations achèteraient les instruments de travail et toutes les matières premières nécessaires à leur profession au moyen de billets qui auraient un cours légal comme les effets de commerce et qui seraient acquittés sur le produit de la vente des objets confectionnés. Toutes les dépenses seraient payées par des billets de l’association[1]. »

  1. Elle présenta avec un peu plus de développement un projet absolument identique dans le numéro 6 de l’Opinion