Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/311

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courage qu’eux (la Voix des Femmes rappelle à ce propos Jeanne d’Arc et Jeanne Hachette) ; elles se sont distinguées dans les lettres et dans les arts : « Les lettres s’honorent de la célébrité de George Sand, les arts de la célébrité de Mmes Rachel, Marie Dorval… ». Il est absolument injuste que, « quand le moins intelligent citoyen a le droit de voter, la plus intelligence citoyenne soit privée de ce droit ».

Il est également injuste que les femmes aient tous les inconvénients de la société sans en avoir les avantages, « les devoirs sans les droits ». Puisqu’elles ne sont pas dispensées « de payer les impôts ni d’obéir aux lois de l’État », il est juste qu’elles aient part à la souveraineté nationale. Ce dernier argument est un de ceux que les féministes ont repris le plus volontiers de nos jours. Elles lui ont même donné, pourrait-on dire, une forme pratique, certaines femmes ayant, on le sait, refusé de payer leurs impôts tant qu’elles n’auraient pas le droit de vote.

Voici maintenant un troisième ordre de considérations : l’intérêt même de la société