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avoir l’occasion de faire du bruit, comme cela arrive aujourd’hui à certaines réunions électorales. Le Club des Femmes finit donc par décider qu’aucun homme ne serait admis à ses réunions. (Avril 1848.)

Le club ne dura que fort peu de temps après cette mesure, car, comme nous le fait connaître un article de La Voix des Femmes, il fut bientôt interdit par un décret du gouvernement. « De par l’autorité, dit Eugénie Niboyet, on nous a interdit hier le droit de réunion… D’ailleurs nous l’aurions fait de nous-mêmes, car il n’est pas possible de continuer au milieu des interruptions et des éclats de rire des hommes. » Elle fait, on le voit, contre fortune bon cœur.

Un article de la loi du 25 juillet 1848 étendait, sur la proposition de Coquerel (que, chose piquante, les femmes proposaient comme candidat à l’Assemblée nationale), la mesure à tous les clubs de femmes. « Les femmes, dit cette loi, ne pourront être membres d’aucun club ni y assister. »