Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/336

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leur mission ne sera plus de « consoler le genre humain », mais de « crier contre la société ». À vouloir imiter les hommes, elles perdront la beauté qui est leur apanage et gagneront « la laideur des hommes — sans leur grandeur » ; on ne pourra plus les appeler « ni des mères, ni des femmes, ni des filles, mais des tricoteuses[1] ».

À cet article, dont le sens était loin d’être courtois, la Voix des Femmes répondit avec bon sens et dignité.

« D’abord, dit-elle, en réponse à la première phrase (fort maladroite il est vrai) de son adversaire, M. Charles Hugo n’est pas de bonne foi. Comment, en effet, peut-il juger des femmes qu’il ne connaît pas ? Si M. Charles Hugo est l’adversaire de nos idées, il pourrait au moins exprimer son opinion sous une forme moins violente, car il n’est pas permis à un homme qui se respecte de ne pas respecter des femmes, des ouvrières honnêtes, qui ne font ni des émeutes, ni des conspirations parce qu’elles écoutent d’hono-

  1. Remarquons l’abus des antithèses comme dans les plus mauvais passages de Victor Hugo.