Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/341

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Jeanne Deroin répondait à Proudhon ; la République approuva, bien que la trouvant un peu prématurée, la tentative courageuse de Jeanne Deroin et déclara les femmes aptes à remplir toutes les fonctions, « quoi qu’en pût dire Proudhon ». Enfin, la Commune sociale exprima à peu près les mêmes idées et s’étonna qu’un journal comme le Peuple, « qui passe à juste titre pour professer les doctrines les plus avancées du socialisme », émit des idées si peu libérales, et que Proudhon, « qui a attaqué l’aristocratie des écus, se courbe devant celle de la force et de la toute-puissance de la barbe ».

Ce fut là la dernière polémique que les journaux féministes eurent à soutenir, et « le combat cessa, faute de combattants ».

Entre temps, vaudevillistes et chansonniers avaient trouvé dans le mouvement féministe un thème inépuisable de railleries plus ou moins spirituelles. La candidature de Jeanne Deroin et les clubs féminins en firent particulièrement les frais.