Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/344

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Nous avons vu, dans un chapitre précédent, que les ouvrières blanchisseuses s’étaient plaintes au gouvernement provisoire de la trop grande modicité des salaires et du trop grand nombre des heures de travail. Le gouvernement provisoire fit droit à leur demande. Il leur accorda la journée de douze heures.

Nous avons vu les femmes réclamer le droit de discuter leurs intérêts, c’est-à-dire d’envoyer des déléguées ouvrières qui auraient voix consultative au sein de la commission du travail, qui, connaissant mieux que Louis Blanc et ses collaborateurs la situation de l’ouvrière, seraient en mesure de proposer les réformes utiles. Le 4 avril 1848, les femmes du deuxième arrondissement furent convoquées pour nommer cinq déléguées qui devaient représenter les ouvrières auprès du gouvernement provisoire. La plupart des arrondissements suivirent bientôt leur exemple, et sous la direction de ces déléguées (l’une d’entre elles était Désirée Gay, une des collaboratrices de la Voix des Femmes), s’organisèrent les ateliers nationaux de femmes.