Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/350

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de vastes espoirs et de tentatives, pour construire sur des bases nouvelles une nouvelle société, a fait surgir des féministes révolutionnaires, préoccupées d’établir pour toutes l’égalité politique, économique et sociale. Ou plutôt les circonstances sont telles que, seul, l’un des trois courants féministes du règne précédent, le féminisme saint-simonien, persiste, un peu transformé en 1848 et 1849. Ceux et celles qui le dirigent, pressés de faire aboutir leurs revendications, ne se contentent plus des moyens employés par leurs immédiates devancières. Elles reprennent en mains des armes anciennes, les clubs, comme les disciples d’Olympe de Gouges ou en forgent de nouvelles, le journal quotidien et la campagne électorale, comme de nos jours leurs descendantes. Journaux violents, manifestations bruyantes devant l’Assemblée, cortèges carnavalesques, tout cela annonce par avance la tactique des « suffragettes ».

Si différents qu’ils puissent nous paraître dans les idées et dans les modes d’expression, ces deux mouvements féministes ont cepen-