Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus convaincu, l’apôtre le plus ardent de l’émancipation. Il n’a pour ainsi dire pas écrit un article, pas prononcé un discours, pendant cette période, où il ne fasse allusion à la nécessité qui s’impose d’affranchir les femmes. Sa sympathie pour les femmes fut d’ailleurs parfois intéressée et point assez platonique, ce qui lui valut de nombreux démêlés avec ses frères en Saint-Simon, en particulier avec Bazard. En tout cas, il eut le mérite de vouloir réaliser ses idées sur le mariage dans sa retraite de Ménilmontant (1832). Le bonheur qu’il trouva dans ce paradis terrestre qu’il s’était forgé ne fut pas de longue durée : le 12 août de la même année il dut comparaître devant la cour d’assises sous l’inculpation d’outrages aux bonnes mœurs. Pendant son procès il déclare qu’il est l’avocat des femmes et demande deux femmes pour défenseurs. Condamné à un an de prison, il se considéra et fut considéré désormais comme un martyr de la cause féministe. Mais à partir de 1834 son activité se tourna d’un tout autre côté et son histoire ne nous intéresse plus.