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tyran[1], et se réfugie dans l’adultère, sinon dans la prostitution[2].

Deux romans de George Sand : Indiana et Valentine, illustrent cette thèse de façon saisissante. Le premier nous montre une femme, de corps frêle et d’esprit délicat, mariée à un vieux soldat grossier, lourd et brutal, qui pourrait bien être le portrait du baron Dudevant. Après avoir souffert en silence (et souffert physiquement autant que moralement), elle se décide à braver en face son tyran et à se réfugier dans un amour adultère, où elle est d’ailleurs tout aussi malheureuse.

Quant au roman de Valentine, il nous présente une jeune fille sacrifiée par ses parents à des convenances mondaines, forcée d’épouser un homme qu’elle n’aime pas, qui la rend malheureuse et la ruine, alors qu’elle en aime un autre à qui elle ne pourra jamais appartenir, et ne trouvant de refuge que dans la mort.

  1. Louis Blanc, Revue du Progrès, 1840.
  2. Claire Démar, Appel d’une femme au peuple.