Page:Abensour - Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848, 1913.djvu/70

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« seule dans la vie »[1], sans protecteur, sans répondant, sera toujours malheureuse, sa faiblesse sera exploitée de toutes manières[2].

Encore les hommes peuvent-ils chercher des consolations passagères. L’homme, dit Mme de Mauchamp, peut avoir une maîtresse, la femme n’a légalement pas le droit d’avoir un amant et peut être condamnée de ce fait à deux ans de prison pour adultère. Si malgré tout elle se décide à vivre en union libre avec un homme et qu’elle en ait des enfants, ils n’appartiennent pas légalement au véritable père, mais bien à l’époux séparé, qui ne peut les désavouer et a le droit de les réclamer.

De toutes manières, la femme est donc en état d’infériorité sous le régime de la séparation. En conséquence, la loi du divorce existant déjà dans certains pays étrangers et ayant déjà été pratiquée en France, Mme de Mauchamp propose à la Chambre la loi suivante :

Dans tout contrat (art. 1er) il y aura une clause constatant la possibilité du divorce et

  1. Brochure anonyme de 1830, p. 17.
  2. Ibid.