Page:Abensour - Les vaillantes, 1917.djvu/306

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avaient tiré volontairement sur l’hôpital, malgré le drapeau de la Croix-Rouge.

« Le dimanche matin, les Allemands entrèrent dans la ville et s’emparèrent de notre hôpital. Ils nous demandèrent si nous prendrions les blessés allemands, nous répondîmes oui, étant de la Croix-Rouge. On nous en envoya environ trente, mais le lendemain, nous reçûmes l’ordre de transférer nos blessés serbes à la Préfecture et le lendemain, on nous dit de les transporter tous à l’hôpital serbe… Ce double déplacement était absolument impossible et il n’était pas difficile de comprendre que la malveillance était voulue.

« L’hôpital était une caserne pouvant contenir environ 400 hommes. Il nous fallut en entasser mille… Ils devaient garder leurs uniformes dans leur lit car il faisait un froid rigoureux et il n’y avait pas assez de couvertures, tout notre équipement ayant été saisi ; c’est en vain que nous réclamions des couvertures et des objets de première nécessité pour épargner à nos malades des souffrances inutiles…

« La difficulté la plus grande de toutes, à l’hôpital, était de maintenir la propreté.. Il n’y avait qu’une seule salle de bains. Nous en fîmes une autre dans le magasin et nous imaginâmes aussi un système pour désinfecter les habits, couvertures, etc.

« Vers le milieu de janvier, le nombre des blessés diminua… seuls les grands blessés restèrent avec nous…

« Le 9 février nous n’avions plus que 90 à 100 hommes qui furent dirigés sur un hôpital autrichien tandis que nous apprîmes que l’on allait nous renvoyer. Nous