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LE CHANT DES MARAIS


À Florian Le Roy.

Le saule penche
Sa maigre branche
Au bord des eaux.
Le vent déclanche
Une avalanche
Par monts et vaux.

Dans les tourbières,
Dans les bruyères,
Vont les damnés.
Vaines prières,
Des cimetières
De conjurés…

Des âmes pleurent,
Des espoirs meurent
Dans le néant.
Des morts se leurrent,
D’autres effleurent
L’enfer béant !

Toute garenne
Devient géhenne
D’hallucinés.
Alors s’égrène
Cette antienne
Des égarés.