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VIII

BEAUX JOURS.


Lorsqu’on lit une Histoire de la révolution française, on n’est pas médiocrement surpris de rencontrer des mois entiers de paix profonde et de bonheur sans nuage. Les passions sommeillent, les haines se reposent, les craintes se rassurent, les partis marchent comme des frères en se tenant par la main, les ennemis s’embrassent sur la place publique. Ces beaux jours sont comme des reposoirs préparés d’étape en étape sur une route sanglante.

On en rencontre de tout pareils dans la vie la plus agitée ou la plus malheureuse. Les révolutions de l’âme et du corps, les passions et les maladies ne vont pas sans quelques instants de repos. L’homme est un être si débile, qu’il ne peut agir ni souffrir avec continuité. S’il ne s’arrêtait un peu de temps en temps, il serait trop tôt au bout de ses forces.