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maine une fin douce et une prolongation d’existence ; il sauve la vie à Mme la duchesse, et enfin…

— Il me donne cinquante mille livres de rente, n’est-ce pas ? Eh bien, cher docteur, je vous remercie. Dites à M. de Villanera que je suis son serviteur. Ma fille est peut-être à enterrer, mais elle n’est pas à vendre.

— Monsieur le duc, c’est un marché que je vous propose, mais si je le croyais indigne d’un galant homme, je ne m’en mêlerais pas, croyez-le bien.

— Parbleu ! docteur, chacun entend l’honneur à sa manière. Nous avons l’honneur du soldat, l’honneur du boutiquier, et l’honneur du gentilhomme, qui ne me permet pas d’être le grand-père du petit Chermidy. Ah ! M. de Villanera prétend légitimer ses bâtards ! C’est du Louis XIV tout pur ; mais nous sommes alliés à la famille de Saint-Simon ! Cinquante mille francs de rente ! j’en ai eu cent vingt mille, monsieur, sans avoir jamais rien fait, ni bien, ni mal. Je ne me dérangerai pas des traditions de mes ancêtres pour en gagner cinquante !

— Veuillez remarquer, monsieur le duc, que la famille de Villanera est digne de s’allier à la vôtre. Le monde n’aura rien à dire.

— Il ne manquerait plus que de m’offrir un gendre roturier ! J’avoue qu’en toute autre circonstance don Diego Gomez de Villanera serait bien mon fait.