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L’ASSASSIN

ALFRED.

Je croyais que madame Pérard n’entrait jamais ici ?

ANGÉLIQUE.

C’est vrai qu’elle n’y a pas remis les pieds depuis la mort de son défunt. Mais tout s’oublie à la longue. Il y a bien longtemps qu’elle n’en a parlé, de feu Monsieur.

ALFRED.

Et c’est dans un pareil moment que vous m’exilez d’ici ?

ANGÉLIQUE.

Pardi ! Vous n’en mourrez pas pour loger à l’auberge. On est mieux qu’ici, sans flatterie, et pas si cher.

ALFRED.

À l’auberge ! Y songez-vous ? pour que tout le monde me voie !

ANGÉLIQUE.

C’est donc vrai que vous vous cachez ?

ALFRED.

Moi ? Non ! Pourquoi ? J’irai à l’auberge, s’il le faut. Mais, Angélique, je ne la verrai plus !

ANGÉLIQUE.

Qui ?

ALFRED, remonte à la fenêtre.

Elle ! Je ne la verrai plus dans son jardin se promenant d’une corbeille à l’autre, froissant une fleur dans ses mains blanches, et rêvant ! Hier encore, Angélique, je l’ai suivie toute une heure sans sortir d’ici. (Elle passe à droite, remet la chaise, qui était à gauche du canapé, près de la porte premier plan gauche, et passe derrière le canapé.) Elle était là-bas, dans la grande allée du fond. Elle marchait d’un air pen-