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SCÈNE DEUXIÈME

sif, à petits pas, levant au ciel ses beaux yeux, tout chargés de mélancolie. N’est-ce pas qu’elle est belle ?

ANGÉLIQUE.

Mais oui, on dit comme ça dans le pays que nous ne sommes pas mal.

ALFRED.

Pour un rien, j’aurais oublié le respect, la prudence, je serais tombé à ses pieds…

ANGÉLIQUE.

Par la fenêtre ?

ALFRED.

Par la fenêtre ! et je lui aurais dit…

ANGÉLIQUE, remonte près d’Alfred et le fait se retirer de la fenêtre : il va prendre une cigarette qui est sur le dressoir de gauche.

Mais ôtez-vous donc ! Si Jean vous voyait !…

ALFRED.

Qui, Jean ?

ANGÉLIQUE.

Jean, pardienne ! il n’y en a pas deux au château. Le jardinier, mon prétendu ! S’il voyait un homme avec moi !

Alfred descend au canapé et s’y assied ; il fume.
JEAN, en dehors.

Angélique ! qu’est-ce que tu fais dans le pavillon ?

ANGÉLIQUE, par la fenêtre.

Je mets le couvert à Madame, et toi, où cours-tu donc ?

JEAN.

Je vais au-devant des gendarmes.