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SCÈNE DEUXIÈME

ANGÉLIQUE.

À preuve que le journal l’a dit : Tenez : l’Écho de Quevilly… Vous n’avez qu’à lire l’article.

Elle tire un journal de la poche de son tablier et le lui donne, puis elle remonte au dressoir qui est au fond à droite et, pendant qu’Alfred lit, elle met le couvert sur la table qui est à droite.

ALFRED, qui est venu à l’avant-scène, milieu.

Voyons l’Écho de Quevilly ! (il ouvre le journal et lit.) « Un crime enveloppé du plus profond mystère vient de jeter la consternation dans notre paisible arrondissement. M. Alfred Ducamp, le premier peintre de genre de la capitale, » le premier ! diantre ! il fait bon être mort ! « a disparu depuis quinze jours sans que les recherches les plus actives aient pu faire retrouver son cadavre ! »

ANGÉLIQUE, qui est à droite de la table.

Brrr !

Elle continue à mettre le couvert.
ALFRED.

Heureusement… « Il venait de terminer la décoration du château de Craqueloup, qui est une des sept merveilles de notre belle province. Il quitta le château le mardi, 11, à trois heures après-midi ; depuis cette époque on n’a découvert qu’une vareuse et un béret bleus, tachés de son sang. »

ANGÉLIQUE, qui est revenue à droite de la table

Oh !…

ALFRED.

Des goûts et des couleurs… « Par une fatale coïncidence, l’un des malfaiteurs les plus dangereux, le nommé Corbillon, venait de s’évader de la maison d’arrêt de Rouen. On craint que ce misérable, poussé par une basse