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SCÈNE TREIZIÈME

LE BRIGADIER.

Non, monsieur le procureur du roi…

LECOINCHEUX.

L’ingrate !… Tandis que vos hommes battent le pays, vous ferez une reconnaissance aux environs du château, ce château où tous mes rêves de bonheur !… mais n’importe. Il faut explorer les bords de la rivière, fouiller jusqu’au moindre buisson. Est-il possible de méconnaître ainsi le cœur d’un homme ? Si vous parvenez à mettre la main sur cet infâme Corbillon, vous ne l’amènerez pas chez madame Pérard… car je l’aime.

LE BRIGADIER.

Corbillon ? monsieur le procureur du roi.

LECOINCHEUX.

Oui, si vous vous emparez de Corbillon, vous le conduirez à la mairie du village… car je lui dois des égards.

LE BRIGADIER.

À Corbillon ?

LECOINCHEUX.

Eh ! non, à madame Pérard… Il doit avoir descendu le courant, car la Sorgue est rapide. Croyez-vous qu’un nageur puisse la remonter ?

LE BRIGADIER.

Non, monsieur le procureur du roi.

LECOINCHEUX.

Après tout, ces emportements prouvent encore la bonté de son cœur. La bonté est le plus bel apanage d’une femme.

LE BRIGADIER.

Oui, monsieur le procureur du roi.