Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/123

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fermer la fenêtre, il désigna du doigt la façade d’un joli petit bâtiment neuf où le colonel put lire en toutes lettres :


AUDRET, ARCHITECTE
MDCCCLIX.


Renseignement parfaitement clair, et qui ne coûtait pas vingt francs.

Fougas, un peu confus, serra la main de Léon et lui dit :

« Ami, je n’oublierai plus que la confiance est le premier devoir de la reconnaissance envers la bienfaisance. Mais parlez-moi de la patrie ! Je foule le sol sacré où j’ai reçu l’être, et j’ignore les destinées de mon pays. La France est toujours la reine du monde, n’est-il pas vrai ?

— Certainement, dit Léon.

— Comment va l’empereur ?

— Bien.

— Et l’impératrice ?

— Très-bien.

— Et le roi de Rome ?

— Le prince impérial ? C’est un très-bel enfant.

— Comment ! un bel enfant ! Et vous avez le front de dire que nous sommes en 1859 ! »

M. Nibor prit la parole et expliqua en quelques mots que le souverain actuel de la France n’était pas Napoléon Ier, mais Napoléon III.