Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/177

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drome, toujours poursuivi par M. du Marnet. Le cuirassier, plus lourd et monté sur un cheval moins vite, fut distancé. Il se vengea en criant à Fougas : « Eh ! monsieur ! il fallait me dire que c’était une course et pas une bataille ! J’aurais pris ma cravache au lieu d’un espadon ! » Mais déjà Fougas revenait sur lui, haletant et furieux. « Attends-moi là ! criait-il ; je t’ai montré le cavalier : maintenant tu vas voir le soldat ! »

Et il lui allongea un coup de pointe qui l’aurait traversé comme un cerceau si M. du Marnet ne fût pas venu à temps à la parade. Il riposta par un joli coup de quarte, assez puissant pour couper en deux l’invincible Fougas. Mais l’autre était plus leste qu’un singe. Il para de tout son corps en se laissant couler à terre et remonta sur sa bête au même instant.

« Mes compliments ! dit M. du Marnet. On ne fait pas mieux au cirque !

– Ni à la guerre non plus, répondit l’autre. Ah ! scélérat ? tu blagues la vieille armée ? À toi ! Manqué ! Merci de la riposte, mais ce n’est pas encore la bonne ; je ne mourrai pas de celle-là ! Tiens ! tiens ! tiens ! Ah ! tu prétends que le fantassin est un homme incomplet ! C’est nous qui allons te décompléter les membres ! À toi la botte ! Il l’a parée ! Et il croit peut-être qu’il se promènera ce soir sous les fenêtres de Clémentine ! Tiens ! voilà pour Clémen-