vous êtes d’un sang connu pour sa fidélité. Nous nous souviendrons de vous, le jour où Dieu nous rétablira sur le trône de nos ancêtres. Dites à notre brave noblesse de Touraine que nous nous recommandons à ses prières et que nous ne l’oublions jamais dans les nôtres. »
— Pitt et Cobourg ! murmura Fougas entre ses dents. Voilà deux petits gaillards qui conspirent avec l’armée de Condé ! Mais, patience ! »
Il serra les poings et prêta l’oreille.
« Il ne t’a rien dit de la politique ?
— Quelques mots en l’air. Entre nous, je ne crois pas qu’il s’en occupe beaucoup ; il attend les événements.
— Il n’attendra plus bien longtemps.
— Qui sait ?
— Comment ! qui sait ? L’empire n’en a pas pour six mois. Mgr de Montereau le disait encore lundi dernier chez ma tante la chanoinesse.
— Moi, je leur donne un an, parce que leur campagne d’Italie les a raffermis dans le bas peuple. Oh ! je ne me suis pas gêné pour le dire au roi !
— Sacrebleu ! messieurs, c’est trop fort ! interrompit Fougas. Est-ce en France que des Français parlent ainsi des institutions françaises ? Retournez à votre maître, dites-lui que l’empire est éternel, parce qu’il est fondé sur le granit populaire et cimenté par le sang des héros. Et si le roi vous demande qui