Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/207

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les entourons de canons pour qu’ils nous craignent. Voilà mon Paris ! » L’Empereur m’écoutait patiemment et frisait sa moustache. « Votre plan, me dit il, coûterait un peu cher. — Pas beaucoup plus que celui qu’on a adopté, » répondis-je. À ce mot, une franche hilarité, dont je ne m’explique pas la cause, égaya son front sérieux. « Ne pensez-vous pas, me dit-il, que votre projet ruinerait beaucoup de monde ? — Eh ! qu’importe ? m’écriai-je, puisque je ne ruine que les riches ! » Il se remit à rire de plus belle et me congédia en disant : « Colonel, restez colonel en attendant que nous vous fassions général ! » Il me permit une seconde fois de lui serrer la main ; je fis un signe d’adieu à ce brave Leblanc, qui m’a invité à dîner pour ce soir, et je rentrai à mon hôtel pour épancher ma joie dans ta belle âme. Ô Clémentine ! espère ; tu seras heureuse et je serai grand ! Demain matin, je pars pour Dantzig. L’or est une chimère, mais je veux que tu sois riche.

Un doux baiser sur ton front pur !

V. Fougas.


Les abonnés de la Patrie, qui conservent la collection de leur journal, sont priés de rechercher le numéro du 23 août 1859. Ils y liront un entre-filets et un fait divers que j’ai pris la liberté de transcrire ici.