Page:About - L’Homme à l’oreille cassée.djvu/32

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d’eau. Chez l’homme, par exemple, l’eau fournit environ les quatre cinquièmes du poids total. Étant donné un colonel du poids de cent cinquante livres, il y a trente livres de colonel et cent vingt livres ou soixante litres d’eau. C’est un fait démontré par de nombreuses expériences. Je dis un colonel comme je dirais un roi : tous les hommes sont égaux devant l’analyse.

« Le professeur Meiser était persuadé, comme tous les savants, que casser la tête d’un colonel, ou lui percer le cœur, ou séparer en deux sa colonne vertébrale, c’est tuer la petite bête, attendu que le cerveau, le cœur, la moelle épinière sont des ressorts indispensables sans lesquels la machine ne peut marcher. Mais il croyait aussi qu’en soutirant soixante litres d’eau d’une personne vivante, on endormait la petite bête sans la tuer ; qu’un colonel desséché avec précaution pouvait se conserver cent ans, puis renaître à la vie, lorsqu’on lui rendrait la goutte d’huile, ou mieux les soixante litres d’eau sans lesquels la machine humaine ne saurait entrer en mouvement.

« Cette opinion qui vous paraît inacceptable et à moi aussi, mais qui n’est pas rejetée absolument par notre ami le docteur Martout, se fondait sur une série d’observations authentiques, que le premier venu peut encore vérifier aujourd’hui.

« Il y a des animaux qui ressuscitent : rien n’est