Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/164

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verait les mêmes richesses que chez le berger de La Fontaine :


… Des lambeaux,
L’habit d’un gardeur de troupeaux,
Petit chapeau, jupon, panetière, houlette,

Et, je pense, aussi sa musette.



La partie la plus intéressante du mobilier, c’est le berceau. Il est si humble, ce berceau du pauvre, il tient si peu de place, il rampe si près de terre, qu’on passe à côté sans l’apercevoir, et qu’on le voit sans deviner qu’un petit homme grandit là dedans. Quelques jours avant le mariage, le fiancé s’en va dans la forêt prochaine, choisit un arbre, met le feu au pied : l’arbre tombe. Alors le jeune homme coupe un morceau de tronc ou de quelque grosse branche ; il en ôte l’écorce, il le fend en deux par le milieu, abandonne une des moitiés, et creuse dans l’autre une petite place. C’est dans ce creux que tous ses enfants dormiront l’un après l’autre, et que la mère les bercera par un mouvement imperceptible du pied, en chantant quelque chanson, celle-ci peut-être :


Nanna, nanna, mon cher fils,
Mon cher petit Pallicare,
Dors bien, mon cher enfant,
Je te donnerai quelque chose de beau :
Alexandrie pour ton sucre,
Le Caire pour ton riz
Et Constantinople
Pour y régner trois ans ;
Et puis trois villages,
Et trois monastères ;

Les villes et les villages