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tés : mais il les a sues, et il n’a ni puni les coupables ni renvoyé ses ministres. Il pardonne volontiers les crimes dont il ne souffre pas ; et lorsqu’on lui dénonce un meurtrier ou un voleur, il croit le justifier en disant : « C’est un homme dévoué à mon trône. » C’est par de tels dévouements que les trônes sont renversés.


VI


La cour. ― Liste civile du roi : il pourrait vivre en seigneur riche ; il aime mieux vivre en roi misérable. ― Le palais et son mobilier. ― La ferme de la reine. ― Comment le roi a espéré qu’il aurait une maison de campagne, et comment il s’est trompé. ― Les carrosses du roi.


Le roi reçoit tous les ans 900 000 francs de liste civile. Il a 250 000 francs de rente en Bavière, et la reine touche dans le duché d’Oldenbourg quelques petits revenus. Avec un peu de sagesse et de goût, on aurait pu créer en Grèce la plus jolie cour de l’Europe et faire mourir de jalousie tous les petits souverains allemands.

Il aurait fallu construire deux hôtels, l’un à la ville, l’autre à la campagne ; acheter à Paris des meubles élégants, simples et confortables ; commander en France deux ou trois jolies calèches pour l’hiver et pour l’été, et faire venir de Beyrouth sept ou huit bons chevaux arabes.

Mais le roi et la reine ont voulu s’entourer de tout le faste de la monarchie. Il leur fallait un palais, un trône, des carrosses, des écuries. Ils ont un palais ri-