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Le mobilier a été commandé à Paris ; mais comme la cour voulait du grandiose à bon marché, on lui a fait des fauteuils de bois doré et des bronzes de pacotille. Les pendules et les candélabres portent les armes du roi ; mais, quoi qu’on ait fait pour donner un cachet d’individualité à ce luxe économique, la grossièreté de l’exécution en dit assez le prix.

On aurait beau fouiller le palais depuis les caves jusqu’aux combles, on n’y trouverait ni un tableau de maître ni une œuvre d’art. Cependant le roi aurait pu, pour une vingtaine de mille francs, faire décorer tout un salon par Hamon, le dernier des peintres attiques. Il a préféré donner vingt mille francs à l’homme qui a fait le portrait de Tyrtée. Le roi n’a pas de maison de campagne. Il en aurait bon besoin cependant, car en été le séjour d’Athènes le tue. Mais le palais a coûté trop cher pour que la cour songe à bâtir de longtemps. La reine, qui n’aime pas les champs, et qui ne se plaît que dans son gros palais, s’est contentée d’acheter à un anglais une sorte de castel moitié rustique, moitié gothique, mal bâti en pierre et en plâtre, et précédé d’une sorte d’arc de triomphe du goût le plus plaisant. Cet étrange logis est inhabitable : on l’a flanqué d’une ferme, on l’a entouré d’un assez joli jardin d’arbres fruitiers, et l’on perce un puits artésien pour lui donner de l’eau. C’est peut-être par là qu’il eût fallu commencer.

La reine aime sa ferme telle qu’elle est, et elle va souvent s’y promener à cheval. Mais le roi préférerait un château sérieux, habitable et situé en bon air, sur le versant du Pentélique. Précisément