Page:About - Le Nez d’un notaire, coll. Nelson.djvu/150

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Il supporta l’opération comme un brave, sans sourciller.

— Ch’est un plaigir, disait-il. On m’a parlé d’un Oubergnat de mon pays qui che faigeait pétrifier dans une chourche à vingt chous l’heure. J’aime mieux me faire couper par morcheaux. Ch’est moins achujettichant, et cha rapporte pluche.

M. Bernier lui cousit le bras gauche au visage du notaire, et ces deux hommes restèrent, un mois durant, enchaînés l’un à l’autre. Les deux frères siamois qui amusèrent jadis la curiosité de l’Europe n’étaient pas plus indissolubles. Mais ils étaient frères, accoutumés à se supporter dès l’enfance, et ils avaient reçu la même