Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/101

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Anna continuait à avoir l’œil attaché sur le sien… car le souvenir de la physionomie sombre de Raymond, dans la soirée qu’ils venaient de passer ensemble, la troublait…

Mon père, dit-elle au moine, vous savez la nature de l’affection que j’ai pour Raymond… elle est au-dessus de toutes les considérations non seulement de ce monde, mais de celles d’une autre vie… Ne m’interrompez pas… je vous repète que cette affection est au-dessus de tout pour moi… Ainsi donc, si le comte était dans une telle situation que les consolations de l’amitié lui fussent nécessaires, si mon amitié de sœur pouvait lui émousser une épine, lui adoucir une amertume, je ne partirais pas… je resterais !… je resterais pour remplir un devoir sacré ; car je sais que je suis la meilleure amie du comte Vanina… il peut n’avoir pas d’amour pour moi… mais son amitié, sa confiance, sont entières dans mon affection… il peut n’en avoir pas deviné la nature ; mais il