Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/106

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nez-moi, pardonnez à votre sœur de vous avoir fait un secret de la détermination qu’elle a prise. Je m’éloigne de vous, mon ami, et je m’en éloigne peut-être pour toujours !… Je suis malheureuse, Raymond !… vous n’avez pu le voir du sein du bonheur dont vous jouissez, vous n’avez pas vu le malheur qui frappe aujourd’hui votre amie !… et, telle est la nature de ce malheur, mon frère, que nul sur la terre ne peut plus rien pour moi ! Rien !… Comprenez-vous l’immensité de douleur qui est renfermée dans cette seule parole ?… Adieu… je m’éloigne… je pars… je vais loin de l’Italie, porter un malheur dont l’influence s’étendrait peut-être jusqu’à vous… car je veux ménager votre bonheur, Raymond !… Je sais que vous êtes complètement heureux. Sans cette certitude, je ne serais pas partie…je ne vous aurais pas quitté…

« Adieu, mon frère… priez pour moi… regardez souvent Arthur, notre chère étoile…