Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/110

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plus soumise à sa destinée, comme si la voix de Dieu lui eût commandé cette résignation. Bientôt le feu sombre de son regard fut remplacé par une expression mélancolique et rêveuse, mais calme et pure. Sa santé, qui était languissante à son arrivée à Belmont, ranimée par l’air vivifiant des montagnes, devint florissante et belle. La vie circula de nouveau dans ses veines de jeune fille : elle éprouva une élasticité morale et physique dont elle se ressentit immédiatement. Pour donner un aliment à cette activité, elle voulut parcourir non seulement Chamouny et ses glaciers, mais la Suisse tout entière. Elle prit des guides et partit de Belmont, dans le printemps qui suivit son arrivée, pour faire le tour de sa nouvelle patrie ; elle fut dans tous les lieux qui sont renommés, et ses guides lui montrèrent des sites inconnus aux étrangers, qui, voyageant seulement pour voir en courant quelques vallées bien connues, ne connaissent jamais