Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/114

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fit plus : elle exécuta son projet ; elle s’élança

    voyage ?… Dans le nombre des hommes qui voyagent et qui écrivent, il en est un qui, certes, n’est pas de ceux-là : c’est Alexandre Dumas ! quel coloris ! quel charme de diction ! C’est lui qui parle et quand il parle on sait avec quelle ravissante puissance il domine l’attention, et s’en empare au point de vous faire une vraie peine quand il la rend libre.

    Non, non, Alexandre Dumas n’est pas de ces voyageurs qui font des voyages en dormant comme M. E*** D***… Aussi comme on lit ce qu’il fait1 !…

    Pourquoi cette puissance n’est-elle pas toujours celle du talent ? Voilà M. de Chateaubriand qui me captive avec une force magique, lorsqu’il me fait parcourir l’Orient avec lui. Je ne suis plus à Paris, je ne suis plus dans ma bibliothèque avec un livre qui me plaît, je suis avec M. de Chateaubriand à Misytra, lorsqu’il cherche la Sparte antique, et je partage son indignation lorsque le guide ignorant ne sait rien lui répondre, il me communique les élans généreux de son âme lorsqu’il retrouve le tombeau d’un héros. Je le suis enfin dans toutes ses courses. C’est ainsi que je veux voir écrire un voyage…

    Eh bien ! en même temps il se trouvera un homme d’un rare mérite, qui écrit un voyage sur l’Orient ! je l’ai lu, je ne sais comment il a fait… mais je n’ai pu aller jusqu’au milieu du deuxième