Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/125

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tellement redouté qu’une galerie couverte a été construite pour protéger les voyageurs contre les avalanches. En y entrant, Anna ne put retenir une exclamation de vive surprise, et cette surprise était presque douloureuse. Pour elle, ce changement avait quelque chose de fantastique… Les guides venaient de lui apprendre une particularité extraordinaire, c’est que le lac dans lequel la Moësa prend sa source, ne contient dans ses eaux aucun animal vivant… elles lui donnent la mort dès qu’elle le touchent[1]… sur ses bords, on ne voit aucune herbe, ni une fleur, ni un arbre… rien qui rappelle la vie. Et pourtant les mêmes eaux de ce lac, dont le froid donne la mort à tout ce qui a vie, ces mêmes eaux donnent la fertilité à cette ravissante vallée de la Moësa, qui n’est pas à la distance d’un demi-mille de ce nouvel Averne !…

Anna venait de visiter cette partie de la

  1. C’est un fait réel.