Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/129

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Oui, Raymond, Raymond, qu’elle n’avait pas vu depuis deux ans, et qu’elle semblait n’avoir quitté que depuis une heure…

— Anna s’écria le jeune homme.

Elle le fixa avec le plus doux regard, et lui tendant la main :

— Eh bien ! que veux-tu, mon Raymond ? veux-tu que nous allions dans le vallon maintenant ? la lune vient de se lever, et il fait si beau !

— Oh ! s’écria Raymond ; folle ! folle !… Et l’homme devint un faible enfant !… sans force et sans courage devant un tel malheur…

La jeune fille se leva, et, posant sa main sur le bras de Raymond :

— Qu’as-tu, mon ami ? tu pleures… toi !… Vierge sainte !… dis-moi donc ce que tu as ?…

Raymond demeure anéanti… Anna paraît le reconnaître, puisqu’elle le nomme et qu’elle lui parle comme si elle l’avait perdu de vue depuis quelques heures.