Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/142

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Anna, continuellement disputé à la mort par la jeunesse et la force, donna quelque espoir ; ce ne fut que vers la fin de la maladie que le médecin s’aperçut que la force vitale avait été usée par une continuelle et incessante douleur. Il le dit à Raymond.

— Je ne puis plus rien, lui dit-il un matin, après avoir passé la nuit entière auprès d’Anna, je retourne à Salanches. Si vous voulez lui parler, faites-le, car elle est fort mal.

Raymond, plus pâle que la mourante, rentra dans sa chambre et demeura tout le jour penché sur son lit, sans faire un mouvement pour ne pas troubler le repos dont elle paraissait jouir… Vers le soir, au moment où le soleil se couchait, Anna ouvrit tes yeux, et regarda autour d’elle : elle appela Raymond, qui était caché par les rideaux, et pleurait sans qu’elle l’entendît.

— Mon frère, lui dit-elle dès qu’elle le vit, je vais mourir, je le sens, car je souffre moins !…