Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/143

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Dieu m’appelle donc à lui, adieu !… La douleur de vous quitter est la seule qui me fasse sentir la vie en ce moment… qu’était-elle pour moi ? une souffrance continuelle, une souffrance que l’enfer m’avait envoyée… à moi… à moi, qui n’aspirais qu’au ciel !… Mon ami, ajouta-t-elle, il faut que vous me promettiez de vivre quand vous m’aurez perdue !… Pauvre Raymond, qu’allez-vous devenir quand vous n’aurez plus votre sœur ?

Raymond sanglotait, la tête penchée sur les mains froides et pâles d’Anna, qu’il réchauffait de ses larmes ; il ne pouvait parler… Il était oppressé par une douleur qui le tuait en même temps que son amie… il croyait la suivre… Hélas ! en ce moment, sans le savoir, il apprenait à connaître son cœur ! il apprenait à savoir aimer… il avait eu de la passion… à présent, il avait de l’amour !…

Vers le milieu de la nuit, Anna demanda son confesseur et les sacremens. Raymond fit venir le