Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/197

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Sarah mit dans ce mot général une sécheresse et une froideur tellement inusitées par elle, surtout en parlant à Alfred, qu’il en fut frappé et la sensation qu’il en ressentit fut pénible.

— Laissez-moi croire que vous me pardonnerez, dit Alfred avec un léger tremblement dans la voix. J’ai eu tort ; j’ai repoussé une bienveillance trop rare pour n’être pas accueillie lorsqu’elle est offerte par une personne comme vous !… Mais comment oserais-je vous demander votre amitié ? comment oserais-je vous dire : Soyez l’amie d’un homme que le malheur poursuit ?… non pas le malheur que les hommes placent en tête de tout ce qui fait l’existence ordinaire… Ainsi, pour eux, mon exil, ma proscription, c’est le plus haut degré d’infortune !… Ils ne s’informent pas, avant de prononcer, de la situation de l’âme, de l’état du cœur du proscrit, et peut-être cet homme possédait-il un bien