Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/213

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— Ah ! s’écria Sarah, le voilà donc ce mot que vous craigniez de me dire ?… et vous aviez raison, vous avez pensé que vous pourriez me tuer… partir ! non, vous ne partirez pas ! vous ne pouvez partir !…

Et elle sanglotait avec une souffrance si vraie qu’Alfred ne put résister plus long-temps, il prit sa main qu’il baisa avec une ardeur qui effraya presque la jeune fille.

— Sarah, laissez-moi vous dire ce que je ne vous dirai plus jamais… Je vous aime, Sarah, je vous aime, mais non pas seulement d’amitié, je vous aime d’amour, d’un amour que la femme la plus exigeante serait forcée de trouver ce qu’il est, l’amour d’un cœur aimant et dévoué. Je vous aime, Sarah ; vous m’aimez aussi… et pourtant il faut nous séparer !

Sarah était demeurée comme accablée sous le poids d’un bonheur trop grand pour le pouvoir supporter. Sa tête était tombée sur sa poitrine, et, dans le recueillement d’une joie cé-