Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/228

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que tu veux partager parce que le délire de passion te fait agir en insensée.

«  Sarah je t’aime comme une sœur, tu le sais… et je ne puis admettre que tu fasses un mariage où ta vie tout entière sera menacée d’un malheur sur lequel tu pleurerais trop tard !… Donne-moi le temps de te faire parvenir des pièces devant lesquelles ton amour lui-même demeurera sans voix pour défendre M. de Sorcy… »

Sarah reçut cette lettre le 8 de juin, elle la lut attentivement. D’abord elle y voulut répondre à l’instant même ; mais elle y renonça pour suivre une autre idée, et deux jours après, c’est-à-dire le 10 juin, jour fixé pour son mariage avec Alfred, elle écrivit à Bérengère de Villedieu :

« Dans deux heures je pars pour l’église. J’épouse Alfred de Sorcy. C’est te dire, ma chère Bérengère, que, pour demeurer mon amie, il faut être la sienne… Je veux croire que