Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/238

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auparant, folle et rieuse, avec toutefois ce changement qu’une auréole de bonheur entourait sa jolie tête. En voyant qu’elle était sûre de ce bonheur, on y avait confiance soi-même.

Un jour qu’Alfred atait à la chasse et les deux cousines seules à travailler dans un pavillon du jardin, un valet de chambre vint apporter à Sarah la carte de M. le marquis René d’Erneville ; il demandait avec instance à voir le général… Dans la crainte qu’Alfred ne fût fâché qu’on le renvoyât, madame de Sorcy donna ordre de l’introduire.

M. le marquis d’Erneville, fils du pair de France de ce nom, avait alors à peine trente ans. Il était blond, pâle et sa figure, sans être agréable, pouvait plaire lorsqu’on supportait son extrême pâleur ; ce qui lui donnait une physionomie étrange. Sa tournure était d’une grande distinction ; sa taille, élégante et bien prise ; sa force était prodigieuse et sa santé parfaite ; mais débauché à l’avenant, et pour le jeu