Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/239

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et les veilles ne le cédant à aucun : du reste, d’un goût excellent dans ses dépenses, qui étaient extrêmes. Il jetait à tout venant, prenait de toutes mains et dépensait en homme de la cour de Louis XV, dont, au reste, son père était l’un des intimes au temps de madame Dubarry. Il avait beaucoup d’esprit, mais savait peu de chose : c’était un homme à paroles dorées, sans foi, sans âme ; porté par un goût ardent à vouloir tout ce qui est défendu, railleur et même moqueur avec audace, car il était brave ; il attaquait même les hommes les plus haut placés, avec une impétuosité qui allait jusqu’à la violence… Naturellement débauché, comme je l’ai dit plus haut, il aimait tout ce qui est plaisir avec passion ; son esprit était ardent, actif et perçant, et se raidissant contre une difficulté qu’il aurait vu qu’on voulait lui opposer. Voilà le portrait de l’homme qui s’avance sous les beaux ombrages de Bellevue, comme Satan s’introduisant dans l’Éden.