Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/255

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— Vous faites un triste déjeuner, mon ami, mais par votre faute, dit Sarah à son mari d’une voix qui voulait être bienveillante, mais toutefois dans laquelle il y avait des larmes… Elle regarda son mari ; il lisait le journal des Débats tout en avalant sa tasse de thé et avalant ses muffings sans paraître comprendre la tristesse de sa femme ; seulement, lorsqu’il eut déjeuné, il vint à Sarah, et, la baisant au front, il lui dit :

— Ma chère, la vie de Paris n’est pas celle de Bruxelles ; vous avez voulu y venir, en voilà la conséquence ! Adieu ! au revoir !

Sarah, demeurée seule, crut rêver ! Était-ce bien Alfred qui venait de lui parler ? ce n’était pas possible… Oh ! mon Dieu ! s’écria-t-elle après un long silence, et elle fondit en larmes… Le soir à dîner, M. de Sorcy fut distrait et préoccupé ; il demanda son cabriolet immédiatement après être sorti de table, et partit après avoir baisé la main de sa femme. Le matin,