Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/260

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Elle était sous le poids d’une inquiétude vague qu’elle ne savait comment s’expliquer… Alfred coupable !… mais de quoi, au fait ? Qu’avait-elle à lui reprocher ? un peu d’abandon, ces derniers jours ! mais il pouvait avoir le besoin de revoir d’anciens amis, et quelques heures employées en visites qu’elle pouvait ignorer n’étaient pas un crime. Vers le matin, ces réflexions calmèrent l’agitation fiévreuse de la nuit, et, lorsque Alfred entra dans le petit salon du déjeuner, ce fut avec un visage riant que Sarah alla au-devant de lui. M. de Sorcy lui en sut gré, et le déjeuner fut par là plus communicatif et plus gai.

— Avez-vous été aux Bouffons hier au soir ? demanda Alfred à sa femme :

— Quoi sans vous !…

— Mais je vous avais envoyé d’Erneville que j’ai rencontré hier au soir !… Vous pouviez aller avec lui sans inconvénient ; et puis vous pouviez prendre madame de Bellay avec vous… Eh, bien ! vous ne m’écoutez pas ?