Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/277

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de madame de Sorcy… Sarah avait cru lire dans ses yeux un sentiment de pitié pour un malheur comme celui qu’elle redoutait, et l’expression du visage de M. d’Erneville avait été pour elle, dans cette fatale matinée, où le malheur se révélait en demi-preuves à sa jalousie inquiète, plus accusatrice peut-être que la conduite elle-même de M. de Sorcy.

Après avoir remis madame de Bellay chez elle, M. d’Erneville et madame de Sorcy demeurèrent seuls dans la calèche… Sarah était tellement préoccupée qu’elle ne fit pas la remarque qu’elle aurait faite le matin même, c’est qu’elle ne devait pas traverser les boulevards au moment où toute l’élégance parisienne allait au café de Paris et chez Tortoni, seule dans sa voiture avec M. d’Erneville, connu dans Paris pour en être l’homme le plus à la mode, mais le plus corrompu… Elle ne connaissait pas la force de l’engagement qu’elle venait de prendre avec le monde !…