Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/278

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Pendant le trajet de l’hôtel de madame de Bellay, situé rue Poissonnière, à celui de Sarah, rue du Helder, le silence ne fut interrompu ni par René ni par elle… Il semblait qu’ils fussent ainsi par un commun accord… et, lorsqu’ils furent arrivés dans le petit salon de Sarah, il ne leur vint pas à la pensée de s’en excuser l’un près de l’autre ; seulement, lorsqu’elle fut assise sur le divan où elle se tenait habituellement, elle lui dit :

— Qu’avez vous ? vous paraissez triste ?…

— Moi ?… et par quelle raison le serais-je ce soir, lorsque ce matin vous-même m’avez trouvé si gai… quoique habituellement je ne le sois guère ?

— Vous !…

— Sans doute.

— Mais du moins n’êtes-vous pas triste… Vous n’avez aucun souci… vous êtes insouciant de toutes choses en ce monde !… Oh ! que vous êtes heureux !…