Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/290

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d’abord été des premiers : mais la niaiserie du rôle me parut trop forte, et je pris celui qui devait au moins me donner la consolation de me venger du mal qui m’a été fait… Ce fut, c’est-à-dire, ce que je voulais faire… mais la vengeance ne m’est pas plus connue que l’intérêt… je fus tout aussi niais en cela que précédemment !… je réponds durement à une calomnie qui laisse tranquille le calomniateur. — On me croit tout pétri de fiel, et je ne demanderais pas la tête de mon ennemi le plus obstiné !… le secret de tout cela, c’est qu’avec des passions fortes je n’ai pas d’ailleurs la force de haïr. — Est-ce un mal ? est-ce un bien ? je l’ignore ! — Je n’aime pas les duels, et pourtant j’ai du courage. Cela a fait porter de moi des jugements singuliers. — Le monde ne voit, quand on lui parle de bravoure, que la mare d’Auteuil ou le bois de Vincennes ; — eh bien ! je n’aime pas cette façon de prouver qu’on a du cœur. — Je sais bien que je ne formerai pas