Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/312

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Elle pleurait avec une agitation si grande, que la barbe de son masque se soulevait par la force de ses pleurs.

— Ne pouvez-vous donc vaincre cette passion insensée ?… Revenez à vous-même. Contentez-vous d’un sentiment doux, d’une affection fraternelle, d’un amour dégagé de celui des sens… d’une passion sans doute, mais une passion de l’âme, où rien n’est violent, où le cœur raisonne avec lui-même et peut trouver le bonheur dans des béatitudes célestes… Oh ! Sarah, vous que j’aime avec cet amour pur, cette affection seule digne de vous, comprenez donc mon cœur ! comprenez ce qu’il sent pour vous ! C’est de l’amour, mais un amour éthéré, un amour des anges, comme vous en êtes un vous-même, Sarah !… Alfred ne comprend pas votre nature d’élite ! cette nature qui vous rend supérieure à toutes les femmes que j’ai connues jusqu’ici ! Moi ! moi qui croyais avoir épuisé la coupe des voluptés humaines, il en est