Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/322

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confiance, à qui il fit un signe, et aussitôt une voiture de remise qu’il tenait prête au premier ordre s’avança… René y porta Sarah, car elle ne pouvait marcher… Lorsqu’ils furent dans la voiture, la malheureuse femme fut saisie d’un spasme tellement violent que Réné craignit qu’elle n’y succombât… Des cris étouffés, des sanglots s’échappaient avec peine de sa poitrine… Elle était dans un délire complet !… Ce qu’elle venait d’entendre, ce qu’elle avait vu troublait sa raison… Elle avait bien soupçonné Alfred ; mais la preuve qu’elle venait d’acquérir de la trahison d’Alfred était un de ces malheurs qu’on peut appréhender, mais dont la certitude peut aussi donner la mort.

René lui tenait la main et lui parlait pour la calmer ; mais elle n’entendait rien. Le son qui vibrait à son oreille était le dernier qui l’avait frappée : il était sorti de la bouche d’Alfred… Elle pleurait en sanglotant et en appelant Dieu à son aide. Tout-à-coup René la sen-