Page:Abrantès - L’exilé : une rose au désert.djvu/325

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Non, pas chez moi. Sarah, écoutez donc votre ami, votre meilleur ami… Vouliez-vous que je vous reportasse chez vous dans l’état où vous étiez tout-à-l’heure ? vouliez-vous que vos gens entendissent vos cris de désespoir… vos malédictions ?… qu’ils vissent vos larmes ?… Ma mère est absente, pour deux jours, elle est chez la duchesse d’Arnay, et son appartement, vous a reçue dans un état voisin de la mort… Ne me blâmez pas !… ce sont ses femmes qui vous ont servie ; j’ai veillé sur vous comme sur une sœur.

Sarah retomba anéantie ! son désespoir revint en ce moment dans toute sa violence… ses cris redoublérent devant ce malheur qui lui apparaissait, maintenant que sa raison était claire et lucide, comme un fantôme prononçant une sentence de mort !… Alfred !… Alfred ! criait-elle en joignant les mains, Alfred, pitié ! pitié !… Cette femme n’est pas la tienne… je suis ta femme, moi… c’est moi qui t’aimai…